En matière de mode, la Chine voudrait bien se démarquer… Mais où en sont exactement nos amis les Chinois ? Je ne vais parler que de Shanghai et Pékin, parce que ce sont les deux centres de la mode et qu’ils sont les plus opposés. A Shanghai, les shopping malls de luxe sont légion, ça en devient même affolant, voir ridicule, car ils sont, la plupart du temps, vides.
Sauf le week-end. Les Shanghaiennes sont friandes de luxe occidental (c’est un peu grâce à elles que Vuitton vient de faire péter tout les scores dans le domaine du luxe et ce, en temps de crise…). A Pékin, c’est presque pareil, sauf que les Pékinois(es) sont beaucoup moins bling-bling. A bien chercher, on ne trouve pas de grands designers chinois. Si ils sont chinois, ce n’est qu’une origine, vu qu’ils ont fait leurs classes en occident. Je citerai Alexander Wang qui a réussi la prouesse de vendre du luxe 100 % made in China (merci Anna Wintour qui a eu la bonne idée de le propulser au milieu de designers vieillissants qui avaient, il faut le dire, du mal a se renouveler).
Quant a la mode « de rue », elle est édifiante et reflète ce qu’est la mode chinoise d’aujourd’hui. C’est-à-dire, bloquée dans les années 80. Je ne compte plus les fois ou mes yeux ont été agressés par des visions psychédéliques de Véronique et Davina. Je reste souvent bloquée devant des jeunettes en fuseau rose bonbec, t-shirt jaune avec smiley. Manque plus que le bandeau mousse dans les cheveux et autour du bras.
Non, mais je médis. La tendance s’arrange progressivement, on est en train de passer dans les années 90.
Parfois, je comprends les Pékinois qui me disent que Shanghai est vulgaire. Oui, trop de bling tue le bling.
Tout cela pour dire que la Chine est encore loin d’etre un centre creatif pour la mode. Il y a peu de place pour les jeunes designers chinois qui, malgré des efforts notables, se contentent de recopier des styles occidentaux des autres grands designers. Freinés dans leur élan face à l’engouement pour le luxe européen…c’est dommage.