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La peinture chinoise

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Peinture chinoise

Art noble mais non majeur en Chine, la peinture traditionnelle est inséparable de la calligraphie, de l’art sigillaire et de la poésie. Les tableaux chinois, sur soie ou sur papier, ne sont pas encadrés mais déroulés entre deux cylindres de bois. La peinture traditionnelle, à l’eau, ne connait pas la perspective, ni les ombres portées, et la couleur, développée sous les Tang avec l’apport du bouddhisme, n’a qu’un rôle secondaire. Toute la force est dans le trait qui, comme en calligraphie, ne peut être ni retouché ni effacé. Entre peinture et calligraphie, c’est l’union sacrée. La peinture traditionnelle utilise en effet les mêmes instruments,  les mêmes techniques, et les deux s’inspirent l’un de l’autre.

Cette union plonge ses racines dans les abimes de l’histoire, il y a six ou sept mille ans. A l’époque peinture et écriture nécessitaient les mêmes outils, étaient composées de lignes et servaient aussi bien à signifier quelque chose qu’à décorer. Par la suite, elles se sont différenciées, mais la frontière reste floue entre peinture et calligraphie, les caractères tracés à coté d’un paysage étant considérés comme faisant partie intégrante de l’œuvre picturale.

Les différents styles :

– Les primitifs, des Hans aux Tang, composaient des fresques historiques représentant des personnages. Wang Wei  au VII eme siècle, impose l’usage de lavis, mais c’est l’art du paysage (shanshui : « monts et eaux »), au milieu de X ème siècle, qui est la véritable marque de la peinture chinoise. Inspirées par une certaine idée taoïste de la création, puis par le courant chan (zen) du bouddhisme, les oeuvres de maitre comme Dong Yuan ou Mi Fu entrainent le spectateur dans de vastes décors imaginaires, ou la place de l’homme est discrète et ou l’on peut pénétrer par plusieurs endroits et suivre des itinéraires différents selon sa sensibilité. Avec l’empereur Huizong, au XII ème siècle, se développe en parallèle le courant des animaliers académiques : il s’agit pour eux de reproduire les éléments de la nature dans les moindres détails.

– La peinture à l’huile figurative, classique, enseignée aux Beaux arts et pratiquée en Chine depuis le début du XX éme siècle, contraste avec la sobriété pictural traditionnelle. Des peintres comme Xu Baihong et ses célèbres chevaux au galop ont aussi continué à utiliser les techniques ancestrales, mais sans vraiment innover.  La période soviétique, quand elle n’a pas fait appel au style folklorique, a marqué un appauvrissement des techniques picturales.  Pour Mao, tous les arts devaient être au service de la Révolution.

– La peinture contemporaine, qui est à peine à sa deuxième génération d’artistes, est en revanche beaucoup fertile.  L’importance consacrée au vide et à la spontanéité dans la peinture traditionnelle, comme les notions de « ne faire qu’un  avec l’œuvre » et de s’en tenir « à l’esprit plus qu’a la forme » s’accordent à merveille avec le style contemporain. Les encres abstraites de Zao Wou k’i ou de Gao Xingjian, les grosses têtes de Fang Lijun, les Mao à la Wharhol de Wang Guangyi, connaissent un grand succès en Occident.

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2 COMMENTS

  1. L’histoire de l’art Chinoise a une grande place dans l’histoire de l’art dans son ensemble ! C’est un grand voyage que l’on peut faire en remontant le temps jusqu’au néolithique.

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