La calligraphie est considérée comme l’une des quatre disciplines artistiques majeures, avec la peinture, la poésie et la musique. Elle est omniprésente dans la vie quotidienne. D’origine pictographique, cette écriture est bien plus qu’un simple moyen de communication : c’est une peinture du sens des idées, qui transcende le verbe. La valeur du signe est primordiale en Chine et elle est intimement liée à la calligraphie.
La valeur des signes écrits est restée très forte : des caractères tracés au pinceau peuvent avoir une portée honorifique lorsqu’ils sont dédiés à une personne, à un lieu ou à un événement. D’après la tradition, savoir manier le pinceau est un signe de raffinement et la preuve que l’on possède de grandes qualités humaines. Le bon médecin se reconnaissant à sa belle écriture, et les lettrés se devaient d’être de bons calligraphes pour réussir au concours mandarinaux. De nombreux empereurs ont excellé dans l’art du pinceau, comme l’empereur Huizong des Song, et Mao lui-même a publié une partie de ses écrits sous forme calligraphiée.
La calligraphie a connu une évolution au cours des siècles, avec cinq familles de style majeures :
– Le style sigillaire (zhuanshu), dont l’époque s’étend jusqu’aux Qing. Développé avant l’invention du pinceau, c’est le style qui est aujourd’hui utilisé pour la gravure des sceaux. Il laisse une certaine liberté d’adaptation des graphies de chaque caractère.
– Le style des Fonctionnaires (lishu) s’est popularisé sous les Han au début de notre ère, avec de nombreuses écoles. C’est un style élégant et unifié, qu’on reconnait aux traits courbés et pointus.
– Le style régulier (Kaishu) est le plus orthodoxe et le plus répandu. Initié dés la fin des Han, c’est un style clair, qui est similaire dans sa construction à l’écriture moderne. Les apprentis calligraphes commencent par ce style. Parmi les maitres qui lui donnèrent ses lettres de noblesse, on peut citer Ouyang Xun, sous les Tang, Wang Xizhi, sous les Jin de L’Est.
– Le style cursif (xingshu) dérive du style régulier. Les traits sont exécutés plus rapidement et souvent liés. Il est réservé aux calligraphes expérimentés.
– Le style de L’herbe (caoshu) est appelé ainsi car les œuvres ressemblent à une prairie ondoyant sous le vent. C’est le plus décontracté, celui dans lequel l’artiste peut s’exprimer le plus librement. Les tracés sont tellement dynamiques que seul celui qui connait l’ordre d’exécution des traits peut espérer reconnaitre les caractères. Le style de l’herbe confine à l’art abstrait ou à l’écriture automatique.
Intéressant, je me doutais qu’il y avait plusieurs style de calligraphie Chinoise mais pas de si différentes comme vous les décrivez.
La calligraphie montre l’importance et la valeur de l’écriture… qui se perd bien aujourd’hui …