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Prendre le taxi, c’est comme passer une audition.

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Il est loin le temps où les villes chinoises regorgeaient de taxis bon marché prêts à vous transporter où bon vous semblait… Aujourd’hui, les taxis commencent à faire la fine bouche et parfois, vous aurez la terrible sensation de passer une audition: celle qui vous vaudra de décrocher le droit de monter à bord!

La plupart des taxis que l’on hèle désespérément les jours de pluie , même si ils sont vides, s’autorisent maintenant à vous ignorer. Mais il y a pire. Il y a ceux qui pensent éventuellement à prendre des passagers, ralentissent presque au point de s’arrêter, jettent un coup d’œil furtif sur vous et décident si oui ou non vous êtes digne de monter dans leur carrosse. S’ils n’aiment pas ce qu’ils voient, ils appuieront sur l’accélérateur et s’éloigneront à la recherche de clients plus appropriés.
Après quelques refus humiliants, voici une petite liste de raisons pour lesquelles les chauffeurs de taxi ne s’arrêteraient pas pour vous prendre en charge.

Être un étranger.
Être vieux.
Être handicapé.
Avoir un enfant.
Être un groupe de quatre ou plus.
Avoir des bagages.
Avoir un enfant avec une poussette.
Héler un taxi dans la direction opposée à celle que vous envisagez de prendre.
Héler un taxi dans la direction opposée à l’endroit où vit le chauffeur.
Un trajet trop court (ou trop long).
Essayer de prendre un taxi lors du changement de chauffeur (vers 16h).

Mais pourquoi tant de haine vous demanderez-vous? Pour une raison bien simple. Chaque mois, les chauffeurs doivent payer 9.500 yuans (1.100€) la location du véhicule et les frais de gestion à leur société de taxis, de sorte que chaque jour, ils ont besoin de gagner 316 yuans (40 yuans par heure) au minimum.
Cependant, en raison du coût élevé du carburant et du faible taux des tarifs au kilomètre, le coût pour transporter des clients aux heures de pointe devient prohibitif. La quantité de carburant qu’ils brûlent dans les embouteillages avec un client pourrait leur coûter plus que ce qu’ils gagnent avec la course.
Il en résulte des scènes ridicules aux heures de pointe avec des taxis libres, mais dont les chauffeurs sont arrêtés, en pause et refusent les passagers.

Théoriquement, refuser une course est contre la loi. Cependant, cette menace n’a aucun effet. C’est même une excuse utilisée pour ne pas vous emmener quelque part: « les taxis ne peuvent pas s’arrêter là », « seulement quatre passagers autorisés », et d’autres « la route est à sens unique pendant certaines heures»…

Afin de mettre toutes les chances de votre côté lors de votre prochaine audition avec un taxi chinois, voici quelques conseils:
Adressez-vous au conducteur en l’appelant « Shifu » (maître), histoire de le flatter.
Si vous êtes étranger, faites héler votre taxi par un ami chinois, si vous en avez un sous la main.
Cachez les enfants, les poussettes et les bagages.
Hélez un taxi dans la direction où vous êtes sûr d’aller.
Si vous êtes plusieurs, dispersez vous.
Asseyez-vous dans le taxi le plus tôt possible et fermez la porte.
Ayez sous la main le nom de votre destination en gros et en caractères chinois.
Si un chauffeur vous à donné sa carte et son téléphone, appelez-le.
Les hôtels sont les meilleurs endroits pour trouver des taxis facilement disponibles.
Postez-vous à l’extérieur d’un restaurant local. Un chauffeur de taxi nourri et repu est un chauffeur heureux.
Essayez de ne pas héler un taxi sur les grandes avenues très fréquentées où il lui sera difficile de s’arrêter; préférez les rues adjacentes.
Rappelez vous qu’en temps de pluie, neige, les jours fériés, les heures de pointe, tout le monde se bat pour attraper un taxi.
Préparez-vous à combattre et à mettre de côté vos bonnes manières; c’est à celui qui montera en premier dans le taxi libre, la priorité n’est pas à celui qui l’a fait s’arrêter.

Si malgré tout vous avez échoué et n’avez pas été en mesure de prendre un taxi, envisagez d’autres formes de transport tels que le métro (地铁, dìtiě), le bus (公交 Gongjiao, bus,transports en commun) et le bon vieux vélo (自行车, zìxíngchē) la meilleure façon de se déplacer sur de courtes distances rapidement.

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2 COMMENTS

  1. Oulala ce n’est pas facile de prendre un taxi en Chine ! C’est normal qu’ils choisissent le vélo comme moyen de locomotion, c’est beaucoup plus pratique. Mais ce qui est vraiment drôle dans tout ça c’est que pour avoir un taxi, il faut que vous appeliez le chauffeur « maître » ! En tout cas les étrangers doivent galérer dans ce pays s’ils ne sont pas accompagnés d’un ami chinois J

  2. Article intéressant mais je pense que cela dépend également des villes. J’habite dans une ville moyenne de Chine (Yichang, dans le Hubei) et je ne rencontre presque jamais de difficultés à avoir un taxi, hormis comme vous le dites si bien, quand « en temps de pluie, neige, les jours fériés, les heures de pointe, tout le monde se bat pour attraper un taxi. » mais je n’y ai jamais rencontré le cas du taxi qui ralentit, dévisage et repart… sauf quand je suis partie pour quelques jours dans d’autres villes bien plus grandes comme Shanghai ou Hangzhou. Là, effectivement, bus et métro sont bien plus simples à utiliser.

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