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Les juifs chinois de Kaifeng

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Si il y a officiellement 23 millions de musulmans chinois, les juifs chinois sont une toute petite communauté aujourd’hui presque disparue…

A l’est de Zhengzhou, environ 300 familles chinoises juives issues du mélange de marchand juifs avec des locaux, se sont installées au VIIIème siècle dans la petite ville de Kaifeng. Ces marchands étaient arrivés par la route de la soie.
En 1163, la première synagogue de Chine y fut construite. Cette communauté vécut dans un isolement total pendant des siècles, jusqu’à ce que leur représentant, Ai Tian fut reçu à Pékin par le moine Matteo Ricci, mettant au jour l’existence de juifs chinois en Europe. Les juifs chinois reçurent par la suite sept surnoms officiels par décret impérial sous les Ming (Ai, Jin, Lao, Li, Shi, Zhang et Zhao). La communauté juive de Kaifeng subsista jusqu’en 1904, date à laquelle on recensait encore une centaine de chinois d’origine juive.

Le privilège de porter un nom chinois, ordinairement interdit pour les personnes d’origine étrangère avait été accordé en 1420, à la suite de la dénonciation par un Juif d’un complot contre le pouvoir. Même si ces noms ont été conservés par les descendants de ces juifs, les juifs chinois se sont fondus dans la communauté chinoise, au point d’en avoir oublié les traditions issues du judaïsme.

Aujourd’hui, quelques chinois descendants de juifs se réclament encore du judaïsme et continuent de pratiquer un judaïsme mêlé de confucianisme, comme brûler de l’encens dans les synagogues ou honorer Confucius au même titre que les prophètes. On compte environ quatre cent familles juives chinoises vivant encore à Canton et près de deux cent à Shanghai.

L’histoire des juifs en Chine ne s’arrête pas à quelques descendants issus de la route de la soie.
Pendant la seconde guerre mondiale, 24 000 juifs allemands, autrichiens, lituaniens, russes et polonais ont trouvé refuge à Shanghai.

Les conditions d’hébergement y étaient difficiles; les juifs se concentraient dans le quartier de Hongkou, dans un ghetto. En 1942, Shanghai est sous domination japonaise. Avertis par par le vice-consul du Japon que les allemands veulent créer un ghetto sur l’île de Yangzi, les juifs négocient avec les Japonais pour que le ghetto de Shanghai restent en place. A la fin de la guerre, la quasi totalité des réfugiés quitte Shanghai pour émigrer aux États-Unis, où ils apprendront l’horreur de la Shoah.
Le quartier juif de Shanghai recèle encore quelques traces de ce « ghetto » qu’il est possible de visiter.

Photo: Tour bouddhiste dans la ville de Kaifeng

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