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Chine et politique : les liaisons dangereuses

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Depuis quelques mois, la classe politique chinoise est en proie à plusieurs scandales retentissants. Les pressentis à la succession de Hu Jintao se sont livrés à une guerre sans merci pour éliminer l’un des favoris, Bo Xilai et rien ne lui a été épargné : corruption, prostitution et même meurtre. Décryptage d’une saga qui passionne et indigne la Chine.

2012 n’aura décidément pas été une année faste pour l’image des politiciens chinois. Si les scandales de corruption sont monnaie courante et sont lourdement sanctionnés, il en est un qui aura particulièrement été marquant : l’éviction de Bo Xilai, progressivement mis au ban par ses pairs. Un comble pour celui que l’on appelait le « nettoyeur de Chongqing ».

Combattant acharné de la corruption, il est aujourd’hui accusé d’avoir couvert les pires exactions : de la simple corruption en passant par le meurtre d’un consultant britannique commandité par la femme de Bo Xilai et dernièrement, la prostitution, impliquant l’une des plus grandes stars du cinéma, Zhang Ziyi (« Tigres et Dragons », « Mémoires d’une geisha », « Rush Hour 2 »).

Un rôle que l’actrice, absente du festival de Cannes pour présenter son dernier film, n’aurait sans doute pas voulu jouer. Zhang Ziyi serait sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire et les autorités enquêteraient sur les supposés 85 millions d’euros perçus pour la vente de ses charmes à Bo Xilai. Entre autres.
Quant à Bo Xilai, ancien favori à la succession de Hu Jintao, il est désormais persona non grata. Exclu du parti, il doit encore faire face à une nouvelle humiliation. Sa femme, Gu Kailai, est soupçonnée d’avoir commandité le meurtre de Neil Heywood, un ancien consultant, tuteur de son fils et…amant. Une affaire bien embarrassante pour la Chine qui se retrouve empêtrée dans un scandale devenu international. Puisque l’affaire ne s’arrête pas en si bon chemin, un Français serait également en eaux troubles pour avoir fréquenté d’un peu trop près Mme Bo Xilai et participé à ses « affaires ».

Mais comment l’un des ténors du Parti Communiste Chinois s’est-il retrouvé dans une telle position ?
Tout serait parti d’un incident survenu le 2 février, date à laquelle le chef de la police de Chongqing, Mr Wang, aurait été demis de ses fonctions. Inquiet, il se serait réfugié au consulat américain. Bo Xilai, venu lui parler, l’aurait alors mis en détention une fois que Wang serait sorti du consulat. L’affaire aurait mis à jour une possible enquête visant la famille de Bo Xilai, qui en aurait été informé par Wang bien avant la perte de ses fonctions.

Effet boule de neige, malgré les intentions de Bo Xilai d’étouffer l’affaire et de rester discret, les autres ténors du parti le désavouent publiquement et demandent sa tête.
Gageons que la saga Bo Xilai est loin d’être terminée, ce dernier faisant toujours l’objet d’une enquête. Au mieux, Bo Xilai devra quitter la Chine et retrouver son fils qui vient d’être diplômé de Harvard, au pire, il risque des années de prison, voir une exécution…

Crédits photos : New York Times

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