Plutôt admirative de Jean-Jacques Annaud, ses films à fiction animalières (et pas seulement) ont commencé par bercer mon enfance avec « l’Ours » (1988), suivis du film consacré à deux tigres « Deux frères » (2004). Après 7 ans au Tibet, (et oui aussi produit par Jean-Jacques), il revient aujourd’hui avec un film époustouflant intitulé « Le dernier Loup », relatant la Chine des années 65-67 de Mao au moment où des millions étudiants intellectuels des villes sont envoyés dans les campagnes pour y enseigner le chinois et notamment dans les steppes de la Mongolie-Intérieure !
Il s’agit d’une coproduction franco-chinoise et une adaptation du célèbre roman d’aventure de Jiang Rong appelé le « Totem du Loup » (livre le plus lu en Chine). Le film raconte une histoire d’amour fou, celle d’un jeune homme nommé Chen Zhen pour un animal sauvage, le loup. D’une beauté sidérante ce film se regarde comme un hymne à la liberté et une ode au respect et à l’équilibre entre l’Homme, la nature et la conservation de la beauté de la steppe mongole.
Son identité naturelle
En dehors des villes, les routes goudronnées laissent place à de magnifiques paysages principalement désertiques, notamment couverts par le désert de Gobi, de nombreux hauts plateaux (situés à plus de 1000 m au‑dessus du niveau de la mer) et d’immenses vallées glaciaires. Grande comme trois fois la France, avec la plus faible densité de population au monde, la Mongolie-Intérieure, tout comme le film de Jean-Jacques Arnaud nous emporte à la conquête des grands espaces et à la rencontre des peuples mongols au mode de vie presque inchangé depuis des siècles.
Son univers sacré
Ici, c’est en terre nomade que nous voyageons, en territoire Tengri qui signifie littéralement « le grand Ciel bleu ». Dieu suprême de nombreux peuples d’Asie Centrale. L’esprit Tengri qui signifie littéralement « le grand Ciel bleu » est très vénéré par la tradition mongole. Il a pour principe de « vivre en harmonie avec le monde environnant ». En effet, malgré le bouddhisme et le communisme passé, les Mongoles n’ont en réalité jamais perdu le lien avec les esprits de la steppe, les lieux et les ancêtres. Les rites et coutumes chamaniques ont perduré.
Lors de leur déplacement, les nomades mongoles s’arrêtent à la cime d’un col pour y construire un « Ovoo » (talus de pierres), un lieu sacré où on y dépose des tissus de couleur bleus ciel « les Khadags » comme offrandes.
La tradition de la lutte mongole remonte à la période des Xiongnu (ancêtres des Huns), bien avant « Gengis Khan » qui est mort en 1227. Il s’agit d’une sorte de J.O. mongole dont la lutte fait partie des trois sports traditionnels mongols. Les courses de chevaux et le tir à l’arc sont également très pratiqués lors de la fête annuelle du Naadam (signifie joute, compétition). Hohhot et les autres régions accueillent les festivités annuelles du Naadam.
L’aventure continue…
La Mongolie de mes rêves subsiste hors des sentiers touristiques. Rejoindre ces régions demande un certain effort, lequel trouve juste récompense dans la contemplation des paysages et dans l’hospitalité des bergers mongols. Mais je ne m’en arrêterais pas là. Ce territoire est tellement vaste que (dans mon prochain billet), je poursuivrais ce voyage vers l’ouest de la Mongolie Intérieure, et vous emmènerais dans le Ningxia, découvrir la culture Hui (minorité musulmane chinoise) ainsi que l’antique dynastie des Xia et les tombes de ses empereurs vieilles de 4000 ans.
Puis nous partirons découvrir le désert de Shapotou, la province du Guansu et les vestiges de l’ancienne route de la soie. A Xiahe, nous découvrirons la culture tibétaine. Vers le Nord dans la région autonome ouïghour du Xinjiang, et vers l’ouest dans le Qinghai nous partirons explorer l’ancienne région tibétaine de l’Amdo et ses paysages grandioses.
Autant de provinces, que de voyages, autant de rencontres que de paysages sublimes et variés, qui nous permettent de découvrir un autre visage de la Chine!