Alors que les épreuves du Gaokao sont enfin terminées, les étudiants chinois ne sont pas encore tout à fait en congés. Pendant les grandes vacances en effet, ils recevront encore des « devoirs », devront participer à des activités communes et, s’ils partent en voyage, ce sera uniquement avec leurs petits camarades…
Mon mari se souvient avec beaucoup de tendresse du dernier jour de l’école, avant les grandes vacances. Comme il le dit si bien, le 30 juin, il jetait son cartable sur le toit de la maison et n’y touchait pas avant la rentrée de septembre. Pour nous en effet, pas de devoir de vacances, aucune obligation. Il se rappelle aussi que ses cousins chinois, étonnamment, n’ont jamais connu ce genre d’allégresse : les écoliers chinois ne jouissent pas de véritables congés au sens où on l’entend.
Certes, ils ne doivent pas aller à l’école tous les jours pendant les mois de juillet et août, mais ils s’y retrouvent une fois par semaine afin de rendre à leurs professeurs des exercices de vacances et de recevoir les devoirs à préparer pour la semaine suivante. Des excursions obligatoires et des voyages à travers la Chine sont organisés, de même que des cours d’éducation civique ou politique.
A 16 ans, tous sont envoyés quelques jours à la campagne afin d’effectuer des travaux agricoles. Et, lors de leur 17ème ou 18ème année, les Chinois sont dans l’obligation de participer à un service militaire. Officiellement, les autorités chinoises tentent de cette façon de « lisser » les disparités entre jeunes : dans les grandes villes, les jeunes urbains, enfants uniques sont en effet particulièrement gâtés et le communisme de Mao peut sembler bien loin quand on se ballade dans les quartiers branchés de Shanghai ou de Pékin…
Des piqures de rappel au patriotisme et à la fierté nationale semblent donc la solution indiquée pour luter contre la perte de culture et le rejet des valeurs traditionnelles de la jeunesse chinoise. Peut être aussi, est-ce une façon de les préparer à un avenir professionnel qui peut nous sembler bien austère où les employés ne bénéficient que de 5 jours de congés payés annuels, quand ce n’est pas tout simplement zéro ?