Les résidents de Wukan, un petit village de pêcheurs de la province du Guangdong, manifestent et exigent des sanctions contre les saisies illégales de terrains et la mort d’un leader local en garde à vue.
Depuis Septembre, les habitants de la petite bourgade paisible de Wukan se révoltent. Las de la corruption ambiante, las de voir leurs terres expropriées sans avertissement par les leaders locaux, ils se sont organisés et ont manifestés sans relâche pour obtenir justice. Les menaces de punition pour les instigateurs des manifestations n’auront pas eu raison de la révolte, qui s’est amplifiée lorsque M. Xue, le représentant des manifestants, meurt en garde à vue.
La guerre entre la police et les habitants de Wukan est alors déclarée. Les résidents bloquent les routes avec des troncs d’arbres et la police impose un « cordon de sécurité » qui empêche l’approvisionnement en denrées alimentaires et matérielles de la ville. La détermination ne faiblit pas et Wukan s’enhardit jusqu’à demander le droit d’élire les responsables locaux.
Une première en Chine ou le mot « démocratie » est quasiment imprononçable, telle une injure au système en place. Mais le mot est maintes fois prononcé et même appliqué. La semaine dernière, les habitants de Wukan ont donc organisé des élections libres. Un évènement unique en Chine, autorisé par le gouvernement, afin de calmer l’ire des manifestants.
Mais les habitudes ont la vie dure. Les votants, heureux de participer à leur tout premier et sans doute dernier vote, ont élu à la majorité un nouveau leader local communiste. Petit à petit, la Chine s’éveille donc à une certaine approche de la démocratie, preuve d’une modernisation du système et des esprits.
Crédits photos : The Telegraph
